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La femme aux cartes postales – Jean-Paul EID et Claude PAIEMENT

La femme aux cartes postales Ravissante bande dessinée au dessin délicat, La femme aux cartes postales est une merveille à lire, à regarder, à détailler, à écouter. Coup de cœur absolu !!!

L’histoire : 1957. Rose quitte sa Gaspésie natale en laissant derrière elle une lettre sur son oreiller. Elle n’a qu’un rêve en tête : briller sur les scènes des prestigieux cabarets de la métropole. A cette époque, Montréal est un haut lieu de la vie nocturne et l’une des escales obligées des plus grands jazzmen. Les nightclubs brillent de tous leurs feux et la mafia fait des affaires d’or. Mais l’arrivée du rock’n’roll, de la télévision du jeune maire Drapeau va sonner le glas de cet âge d’or. 2002. En Gaspésie, un étranger vient d’acquérir une maison abandonnée mise aux enchères ; photos aux murs, vieux piano désaccordé, et au fond d’un placard, un terrible secret de famille…

Mon avis : J’ai eu un coup de foudre pour cette BD dans une librairie Parisienne. J’aurais voulu la commencer sur le champ mais il a fallu renoncer à l’acheter par manque de place dans les sacs à dos et attendre Noël (ENFIN !) pour retrouver ces dessins fabuleux et cette intrigue prometteuse.

La femme aux cartes postales mêle deux récits. Celui de Rose Grenier, une jeune québécoise qui quitte sa campagne à la fin des années 50 pour retrouver son ami d’enfance à Montréal et y devenir chanteuse de Jazz. Et celui d’un français, Victor Weiss, qui apprends par la CIA que son cadavre a été retrouvé dans les décombres des tours jumelles à New York et qui décide de partir aux États Unis pour résoudre ce mystère

Grande amatrice de jazz, je me suis sentie happée par le rythme de la narration. Plutôt lent au début, il fait clairement écho au tempo langoureux de certains standards. On se laisse vite porter par le destin de Rosie et de ses camarades qui sont pris de vitesse par l’arrivée des Jukebox, de la télévision et du Rock’N’Roll dans les endroits de Montréal qui leur ouvraient leur scène autrefois.

Détail : La femme aux cartes postales
Les dessins sont absolument renversants. J’ai relevé la tête au beau milieu de ma lecture croyant voir les dessins en couleur alors qu’ils étaient toujours en noir et blanc. Seuls des dessins d’une grande qualité peuvent donner cette impression. Ceux de Jean-Paul Eid en font partie. Tout est là : l’atmosphère saturée de fumée des clubs de jazz, le regard dans le vague des jazzmen, l’éclairage des villes, les changements d’ambiance quand on passe d’une grand boulevard à une ruelle sombre… Le scénario de Claude Paiement est juste, la fin parfaite dévoile ce qu’il faut pour nous laisser rêver encore un peu de cette histoire touchante et bouleversante.

Une œuvre sublime, quelque chose de beau à offrir (ou à recevoir). Cette BD est aussi plaisante à lire qu’à feuilleter pour la qualité de ses dessins.

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